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Margot Michaud vous invite à sa soutenance de thèse intitulée Impact des stratégies écologiques sur le taux d’évolution, la diversité et l’intégration morphologique chez les Carnivores
- M. Carlo MELORO, Senior Lecturer, Liverpool John Moores University, Liverpool (UK), Rapporteur
- M. Manuel Jesús SALESA, Investigador Distinguido, Museo Nacional de Ciencias Naturales, Madrid (ES), Rapporteur
- Mme Emmanuelle POUYDEBAT, Directrice de recherche, Muséum national d’Histoire naturelle, Paris (075), Examinatrice
- M. Gildas MERCERON, Directeur de recherche, Université de Poitiers, Poitiers (086), Examinateur
- Mme Anne-Claire FABRE, Research co-investigator, The Natural History Museum, London (UK), Co-directrice de thèse
- Mme Géraldine VERON, Professeur, Muséum national d’Histoire naturelle, Paris (075), Directrice de thèse
Résumé de la thèse
L’un des objectifs majeurs de la biologie évolutive est de comprendre les mécanismes sous-jacents de la diversification morphologique. De nombreux facteurs intrinsèques et extrinsèques favorisent ou limitent la diversité des formes au sein des groupes taxonomiques. Ce projet s’intéresse à l‘incidence des adaptations écologiques sur la diversité morphologique chez les mammifères carnivores. L’ordre des Carnivora regroupe certaines des espèces les plus charismatiques et présente une grande diversité d’adaptations à des modes de vie variés. Plus particulièrement, les mammifères carnivores montrent une diversité remarquable de formes et de comportements, ainsi qu’une variété impressionnante de taille, de régimes alimentaires et d’adaptations locomotrices impactant fortement leur phénotype. Dans le but d’étudier les modèles de diversité morphologique en lien avec les spécialisations écologiques, j’ai utilisé des méthodes de morphométrie géométrique pour quantifier la forme de plusieurs structures osseuses importantes sur le plan fonctionnel, telles que le système alimentaire (crâne et mandibule) et l’appareil locomoteur (humérus et fémur). Par la suite, j’ai étudié l’impact de différentes stratégies écologiques sur la vitesse (taux d’évolution), la diversité et l’intégration phénotypique de chaque structure (séparément et ensemble). Les résultats ont permis de mettre en évidence une corrélation significative entre la diversité écologique et la disparité morphologique tandis que le taux d’évolution phénotypique ne semble pas avoir d’influence sur la diversité des formes chez les carnivores. De façon notable, les Eupleridae se différencient des autres familles de carnivores du fait de leur forte disparité associée à une diversité écologique importante et un taux d’évolution élevé, souvent considérés comme les caractéristiques d’une radiation adaptative. Afin de mieux comprendre l’influence de l’évolution en milieu insulaire sur la diversité des formes, j’ai étudié la diversité phénotypique des espèces de carnivores endémiques Malgaches. J’ai mis en évidence que la taille avait eu une influence significative sur la diversité morphologique de cette famille, en plus de la spécialisation écologique. En particulier, le fosa Cryptoprocta présente des changements évolutifs liés à l’augmentation de sa masse corporelle ce qui a probablement contribué à l’acquisition de caractéristiques hypercarnivores telles que l’augmentation de la force de morsure, permettant possiblement à cette espèce de devenir le plus grand prédateur de l’île de Madagascar. Tout comme le fosa, beaucoup d’autres carnivores sont reconnus pour leur rôle clé de prédateurs au sein des écosystèmes. L’hypercarnivorie, caractérisée par un régime alimentaire composé quasi exclusivement de vertébrés, impose de nombreuses contraintes morphologiques pouvant influencer le spectre d’évolution phénotypique. Afin de comprendre les facteurs intrinsèques qui façonnent la diversité morphologique chez les prédateurs, j’ai étudié les covariations et la disparité en relation avec un régime hypercarnivore. Pour ce faire, j’ai comparé les espèces ayant différentes stratégies alimentaires (hypercarnivores et généralistes) et chassant des proies de différentes tailles. Cette étude a mis en évidence un patron d’intégration plus fort chez les prédateurs par rapport aux espèces généralistes, en particulier en ce qui concerne les covariations entre les membres et le crâne. Cela pourrait s’expliquer par les fortes contraintes biomécaniques imposées par les comportements de chasse et la consommation de proies vivantes. De plus, la forte disparité morphologique que l’on observe pour le crâne des hypercarnivores suggère que la notion d’hypercarnivorie rassemble une grande diversité de phénotypes et que l’adaptation à des comportements de prédation pourrait impacter le phénotype de façon plus importante que la proportion de viande dans le régime alimentaire en elle-même.
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