3E

Responsable : Sarah Samadi

Présentation

La question qui anime notre équipe est : « Comment la systématique du 21ème siècle doit-elle adapter ses pratiques afin de gérer les conséquences de l’augmentation de plusieurs ordres de grandeur dans l’estimation de la magnitude de la biodiversité (l’étendue de l’inconnu) ainsi que les implications de la sixième extinction (l’inconnu qui disparaît avant d’avoir été découvert) ? ».

Bien que les systématiciens utilisent depuis longtemps les techniques moléculaires pour affiner la description de la biodiversité et consolider les classifications, ces méthodes n’ont pas ou peu été mises en oeuvre en lien avec la constitution de collections d’histoire naturelle. Pourtant ce sont elles qui permettent de pérenniser et de transmettre les données acquises qui y sont liées aux générations futures. Dans ce contexte, nos objectifs scientifiques sont de développer une recherche ancrée dans les collections d’histoire naturelle et qui vise à : (i) définir les taxons terminaux par une approche de taxonomie intégrative ancrée dans les concepts de la biologie évolutive ; (ii) documenter les propriétés actuelles de la diversité des espèces (richesse, endémisme, rareté, écologie) ; (iii) documenter l’histoire évolutive des taxons sur la base de leur phylogénie ; (iv) appréhender, en se fondant sur ces patrons actuels et historiques, la diversité des mécanismes qui sont à l’origine de la diversité spécifique.

D’un point de vue méthodologique et conceptuel, ces thématiques s’inscrivent dans une systématique intégrative qui utilise tous types de caractères ainsi que des méthodes d’analyses ancrées dans le cadre conceptuel de la théorie de l’évolution. L’ambition de changement d’échelle dans l’étude de la biodiversité implique que l’équipe s’investisse dans les développements techniques concernant les méthodes de séquençages ainsi que dans le développement d’outils bio-informatiques et de bases de données permettant la gestion et l’analyse de grands jeux de données.

Cette démarche implique un travail collaboratif (montage de grandes opérations de terrain - principalement dans le domaine marin -, animation de réseaux de taxonomistes, mise en collection d’objets d’histoire naturelle et production de données moléculaires standardisées associées à ces objets, utilisation des méthodes de reconstruction phylogénétique et d’inférence des processus de spéciation, etc.).

 

Published on: 22/01/2018 11:36 - Updated on: 26/09/2022 12:20