Adèle DE BAUDOUIN

Les paysages sonores naturels sont gravement menacés par de multiples facteurs : extinction des espèces, perte des habitats, bruits d’origine anthropologique, réchauffement climatique. Il est donc essentiel de développer des outils permettant de les étudier, et de rendre compte de leur complexité afin de sensibiliser le public à leur fragilité. Visualiser le son le rend plus facile à appréhender. La représentation visuelle du son est utilisée à la fois en électroacoustique et en écoacoustique afin de réaliser des analyses, interpréter des données et comme un outil pédagogique.
Ainsi, ce travail de thèse tente de répondre à la question suivante : comment améliorer la transcription, la représentation et la visualisation des paysages sonores en associant écologie et musicologie?

Nous visons à développer une approche transversale combinant les deux disciplines que sont l'électroacoustique et l'écoacoustique. Nous procédons en trois temps: (1) transférer des techniques de visualisation entre les deux disciplines, (2) produire des outils graphiques didactiques et interactifs et enfin (3) transmettre les résultats de nos recherches et communiquer sur les paysages sonores à travers un espace sonore et visuel immersif. En adoptant cette démarche de recherche-création nous pourrons ainsi participer à améliorer l'écoute, la compréhension, et la préservation des paysages sonores.
Afin d'explorer la notion de paysage sonore dans sa toute diversité nous travaillons sur un corpus sonore interdisciplinaire. En électroacoustique, notre travail porte sur trois types de corpus qui abordent une variété d'oeuvres dites de "paysages sonores". En écoacoustique, nous étudions des grands jeux de données sonores issus d'enregistrements automatiques dans une forêt tempérée froide du Parc Naturel du Haut-Jura (dB@Risoux) ainsi que dans une forêt tropicale en Guyane Française (dB@Nouragues).

Cette thèse est co-encadrée par Jérôme Sueur (UMR 7205 - Institut de Systématique, Évolution, Biodiversité (ISYEB) - Muséum National d’Histoire Naturelle/CNRS/Sorbonne Université/EPHE) et Pierre Couprie (EA 2448 - Centre d’Histoire Culturelle des Sociétés Contemporaines - Université Paris-Saclay) et financée par le Collegium Musicae (Alliance Sorbonne Université).