Les séminaires de l’ISYEB accueillent Nicolas Bekkouche  qui présentera:

« Les Spiralia ? Avancées phylogénétiques récentes au sein d’un clade méconnu »

 

Le super-clade des Spiralia comprends 15 des 32 phylums de métazoaires, dont beaucoup de groupes relativement méconnus. Pendant longtemps les relations de parentés au sein des Spiralia sont restées incomprises, mais un certain consensus semble émerger ces dernières années, notamment au sein de leurs nœuds profonds. En effet, les Chaetognathifera, comprenant les Chaetognatha (des vers prédateurs marins majoritairement planctoniques) et les Gnathifera (des animaux microscopiques pourvus de mâchoires, comprenant les Rotifera) sont régulièrement retrouvés comme groupe frère du reste des Spiralia, plaçant ainsi les Chaetognatha dans la phylogénie des métazoaires après près de 250 années d’errances systématiques. Par ailleurs le mystérieux groupe des gastrotriches, de microscopiques vers marins et d’eau douce à la répartition cosmopolite et à la ciliation ventrale, ont enfin trouvé une position comme groupe frère des vers plats. Cependant la résolution des relations de parentés au sein des métazoaires ne doit pas nous faire oublier les avancées des relations de parentés au sein même de ces groupes. Ces deux exemples, les Chaetognathifera, et les Gastrotricha seront donc détaillés. En effet, au sein des Chaetognathifera, depuis les années 2000 beaucoup d’avancées majeures ont été réalisées donnant une vision de leur systématique et de leur évolution de plus en plus cohérente mêlant morphologie fine, analyse de gènes de développement, phylogénies moléculaires et morphologiques, ainsi que la réinterprétation d’ancien fossiles et la découverte de nouveaux fossiles. Cela contraste avec la systématique au sein des gastrotriches qui est encore à déblayer, même si certaines zones de leur phylogénie sont en progrès. En effet, de nouveaux genres d’eau douce sont décrit très régulièrement, mais sans que cela n’améliore la phylogénie. A l’inverse, peu de progrès récents sont faits sur les espèces marines, mais l’utilisation de clés interactives sera discutée ainsi que certaines potentielles hypothèses d’homologies au sein de l’ensemble des gastrotriches. Au final, la rareté de certains de ces organismes rends l’utilisation de données moléculaire ou morphologiques parfois difficile montrant la nécessité d’approches multiples pour la compréhension de ces organismes, mais aussi l’ampleur de ce qu’il y reste à découvrir.

 

 
 
Publié le : 13/03/2025 12:31 - Mis à jour le : 30/05/2025 11:52

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