Un concept important mais souvent mal compris de la taxonomie zoologique est celui de la disponibilité nomenclaturale. Pour pouvoir devenir le nom valide d’un taxon, ce nom doit auparavant avoir été publié en respectant des règles précises édictées par le Code International de Nomenclature Zoologique. Dire d’un nom qu’il est « disponible » est distinct de dire qu’il est « valide » ou « correct » : il s’agit là de trois concepts distincts.
La disponibilité nomenclaturale est restreinte aux noms publiés (plus exactement promulgués) après 1757 (excluant ainsi les noms d’Aristote, Pline ou Albertus Magnus par exemple), sous forme pérenne, en plusieurs exemplaires diffusés publiquement et accessibles à tous, et respectant un certain nombre de critères (excluant notamment les noms vernaculaires à transmission orale ou écrite mais non scientifique). Cette disponibilité se décline selon les trois axes suivants : disponibilité des travaux (publications), des noms et des actes nomenclaturaux (actes de premier réviseur, désignations subséquentes, etc.). Dans chacun de ces domaines, des critères précis doivent être respectés pour que les travaux, actes ou noms soient disponibles, c’est-à-dire existent en nomenclature zoologique.
Jusqu’en 2012, seules les publications imprimées sur papier (ainsi que, dans quelques cas, sur disques, CDs ou DVDs) pouvaient être disponibles, et seuls quelques cas particuliers pouvaient poser des problèmes à cet égard : thèses, littérature grise, documents distribués lors de congrès, fac-similés, manuscrits ou tapuscrits.
La situation a changé drastiquement en 2012, avec la publication d’un Amendement du Code autorisant la publication, dans certaines conditions bien précises (notamment l’enregistrement sur Zoobank), de travaux, noms ou actes nomenclaturaux en ligne. Ces conditions sont complexes et contraignantes, et n’ont pas été comprises et/ou appliquées par de nombreux taxonomistes depuis, si bien qu’au cours des dernières dizaines d’années ce sont des milliers de nouveaux travaux, noms et actes qui ont été publiés sans les respecter et ne sont pas disponibles. Ce problème concerne notamment les travaux et actes nomenclaturaux publiés électroniquement sans enregistrement sur Zoobank, les travaux prépubliés (du type ‘early view’, ‘advanced online publication’ ou ‘preprint’), les documents électroniques additionnels ne faisant pas partie de l’article lui-même (du type ‘online supporting information’ ou ‘supplementary material’), les bases de données taxonomiques ou nomenclaturales électroniques, les sites webs, blogs et réseaux sociaux, etc.
Lors de ce séminaire, les règles concernées seront exposées, des exemples d’erreurs présentés, ainsi que les solutions possibles pour corriger celles-ci quand c’est possible, et surtout pour les éviter à l’avenir (notamment quant au choix des périodiques ou livres où publier des nouveautés nomenclaturales).
Afin d’aider les collègues taxonomistes à prévenir et réparer de telles erreurs, des propositions organisationnelles seront présentées : cellule de veille nomenclaturale, projet d’application Themis.