INEVEF
Responsable, Marc-André Selosse,
Responsable adjoint, Jean-Yves Dubuisson.
L’évolution des organismes est profondément influencée par leurs interactions avec l’environnement abiotiques et biotiques (interactions interspécifiques). De telles interactions se déclinent à différents
niveaux : niveau de l’organisme, niveau des populations et des espèces qu’elles constituent, et niveau des assemblages interspécifiques (symbioses en particulier). Par l’étude de ces différents niveaux d’interaction,
notre équipe s’intéresse à la diversité et à l’histoire évolutive des Embryophytes (plantes terrestres) et des Eumycètes (champignons « vrais »). Elle s’intéresse aussi aux interactions qui relient ces deux groupes :
outre des cas parasitisme et d’endophytisme, elle aborde les mycorhizes, des symbioses nutritives apparues à de multiples reprises dans l’évolution, entre les racines des plantes et des champignons du sol.
Notre approche des interactions et de l’évolution déploie à trois échelles emboîtées :
- Interactions organismes/milieu et évolution adaptative : nous nous intéressons à des aspects de morphologie, de physiologie et d’écophysiologie des plantes ou des champignons. Le rôle du phénotype étendu est pris en compte, notamment avec l’interaction mycorhizienne. Nous étudions le rôle écologique et potentiellement adaptatif de ces traits à l’échelle de nos organismes modèles.
- La résultante évolutive est ensuite abordée au travers de la spéciation : nos analyses populationnelles, complétant les précédentes, visent à délimiter les espèces et à comprendre le rôle dans la spéciation de l’isolement géographique et écologique, de l’hybridation et de l’introgression. A cette échelle, nous combinons approches de génétique des populations et reconstructions phylogénétiques.
- A plus large échelle, nous abordons finalement la résultante macro-évolutive : nous intégrons les approches écologiques et phylogénétiques pour formuler des scénarios d’évolution et de diversification spatio-temporelle des groupes étudiés. Cela comprend en particulier la mise en place des communautés végétales et fongiques, des aspects de biogéographie, mais aussi la coévolution (au niveau mycorhizien par exemple).
Notre approche se veut résolument fonctionnelle et naturaliste. L’addition de fortes expertises botaniques et mycologiques (avec une dimension taxonomique) est la toile de fond de notre démarche. Nous abordons des aspects expérimentaux (perturbations expérimentales, études en jardin commun ou en mésocosmes) et nous valorisons les ressources de l’Herbier National. Nous partageons des outils communs : études
(micro)morphologiques, analyse et modélisation architecturales, marqueurs moléculaires, génétique des populations, reconstruction phylogénétique, isotopes stables comme marqueurs du métabolisme.
Nous voulons accroître les connaissances sur la diversité botanique et la biologie des interactions dans le contexte actuel de crise biologique grandissante, afin de les mettre à disposition des « utilisateurs de taxons »
et des gestionnaires de milieux (écologues, biologistes de la conservation, gestionnaires de réserves…), des étudiants par nos divers enseignements, ainsi que du grand public et des naturalistes autour d’actions de vulgarisation.
Modèles principaux : Mousses et Hépatiques ; Fougères et Lycophytes ; Angiospermes (Orchidées et Ericacées particulièrement) ; Basidiomycètes (Cantharellales, Russulales et Sébacinales particulièrement, genre Laccaria) ; Ascomycètes (genre Tuber).
Zones géographiques principales : Région Malgache ; Afrique ; Nouvelle-Calédonie ; Antilles, Guyane et Brésil tropical ; zone paléo-tempérée et Bassin Méditerranéen.