L’Evolution des plantes tropicales, réputées difficiles d’accès et diversifiées, a toujours représenté un défi pour le botaniste. Avec le développement des outils moléculaires au tournant du siècle, de nouvelles données sont générées, résolvant plusieurs questions importantes. Toutefois, certains groupes à la diversité importante et/ou peu étudiés (e.g. les Lauraceae, Annonaceae, etc) résistent à notre compréhension, que ce soit à petite ou large échelle temporelle. Les approches génomiques, en ce qu’elles fournissent des données nombreuses et largement dispersées dans le génome, offrent un pouvoir résolutif sans précédent, spécialement dans ces groupes tropicaux hyper-diversifiés. Néanmoins, toutes les méthodes ne sont pas adaptées à toutes les questions. D’où l’importance de choisir la bonne méthode pour la bonne question (petite vs large échelle), mais aussi en fonction du type d’échantillons disponibles (matériels frais, silica, herbier, etc). Durant mon postdoc à l’Université du Guangxi (PR China), j’ai eu l’opportunité d’utiliser et de développer des approches génomiques sur des thématiques diverses et à partir de matériels variés, parmi lesquels :- le lien entre la diversification à large échelle des Fagaceae et les changements climatiques passés dans l’hémisphère Nord, basé sur une approche de « Genome Skimming » ;- la diversification et diversité génomique des vrais et faux chênes en Asie du Sud-est à partir de données MIGseq (échantillons d’herbiers) ;Je présenterai ces résultats, en complément d’autres projets en cours ou en phase finale fondés sur des analyses de génomes complets. Ces résultats et les questions qu’ils proposent montrent la force des approches génomiques pour l’étude de groupes « difficiles » et donc encore peu connus, mais aussi les quelques limitations à garder à l’esprit dans un projet de génomique.
L’Institut de Systématique, Évolution, Biodiversité est une unité CNRS du Muséum national d’Histoire naturelle de Paris, ayant aussi pour tutelles l’Université Pierre et Marie Curie et l’Ecole Pratique des Hautes Etudes.
L’UMR 7205 a pour objectif de répondre aux questions concernant l’origine de la biodiversité, les modalités de diversification des espèces, la mise en place des communautés animales en lien avec l’évolution spatio-temporelle des taxons. L’unité est un des pôles européens de systématique et contribue de manière importante à la taxonomie et à la biologie de l’évolution. Les approches de systématique phylogénétique privilégiées par l’unité sont intégratives et ont amené la conception d’outils taxonomiques, moléculaires, génétiques, acoustiques, cytogénétiques, morphologiques et morphométriques.
L’Institut de Systématique, Évolution, Biodiversité (ISYEB) succède à l’OSEB depuis le 1er Janvier 2014. Les laboratoires de l’Institut se trouvent au Jardin des Plantes dans des bâtiments situés rue Buffon et rue Cuvier (Entomologie, Mammifères et Oiseaux, Malacologie, Botanique, Reptiles-Amphibiens, Géologie).