Le développement des technologies d’imagerie 3D durant les deux dernières décennies a permis de numériser une grande diversité de structures biologiques, de fossiles ou encore de bâtiments historiques. De nombreuses méthodes existent, telles que la tomographie à rayon X, la photogrammétrie et les scanners surfaciques. Cependant, il reste des objets dont la structure en 3D est difficile à obtenir, et ce, quelle que soit la méthode utilisée. L'exemple des mâchoires de céphalopodes est utilisé dans cet article pour décrire un nouveau protocole de photogrammétrie subaquatique pour des objets petits, fins et sensibles à la dessiccation. La photogrammétrie est la méthode la plus facile, rapide et la moins couteuse à mettre en œuvre sur un large échantillon pour reconstruire un objet en 3D. Son principe est basé sur la superposition de multiples photos prises autour d’un objet et selon plusieurs angles de prise de vue afin d’en reconstruire la forme 3D. Ici, l’objet étant déformable hors de l’eau, le protocole se réalise dans un aquarium avec un caisson d’appareil photo étanche. Un feutre effaçable est utilisé pour marquer les parties transparentes de la structure et créer de la texture pour augmenter le nombre de points de comparaison entre les images. Les adaptations ainsi que l’utilisation combinée de différents logiciels permettent de générer des modèles 3D dont la qualité est comparable à la micro-tomographie à rayon X et ce, dans un temps plus court et de manière plus largement reproductible pour des analyses futures. Ce type de technique pourra être utile pour l’imagerie de spécimens conservés en alcool.
Roscian, M., Herrel, A., Cornette, R., Delapré, A., Cherel, Y., & Rouget, I. (2021). Underwater photogrammetry for close‐range 3D imaging of dry‐sensitive objects: The case study of cephalopod beaks. Ecology and Evolution, 11(12), 7730‑7742. https://doi.org/10.1002/ece3.7607