Le jury est composé de :
M. Didier CASANE, Professeur Paris 7, UMR9191 EGCE Gif-sur-Yvette - rapporteur
Mme. Marianne ELIAS, DR CNRS, UMR7205 ISYEB MNHN Paris - rapporteur
Mme. Catherine MONTCHAMP-MOREAU, DR CNRS, UMR9191 EGCE Gif-sur-Yvette - examinateur
M. Benjamin PRUD’HOMME, DR CNRS, UMR7288 IBDM Marseille - examinateur
M. Fabrice VAVRE, DR CNRS, UMR5558 LBBE Lyon - rapporteur
Résumé :
Les espèces sont les unités fondamentales de la biodiversité mais tracer des lignes claires dans le continuum de la spéciation n'a jamais été une tâche facile. Une espèce est bien définie quand elle représente des caractères bien distinct mais les mécanismes à l'origine des discontinuités des caractères restent encore peu connus. Mes travaux de recherche essayent de comprendre ces mécanismes à l'interface entre la systématique, la génétique et l'écologie, en prenant comme modèle d'étude la famille des Drosophilidae et comme outil commun la génomique évolutive. En systématique, mon résultat le plus significatif est la proposition d'une classification phylogénétique pour les rangs supra-spécifiques de la famille (~4.500 espèces). Les travaux futurs porteront sur la reconstruction d'un arbre phylogénomique et d'un "morphome" de référence pour la majorité (voire la totalité) des espèces. En génétique, nous avons montré qu'un cas potentiel du mimétisme sexuel, consistant d'un dimorphisme mendélien de couleur limité aux femelles qui a évolué chez une vingtaine d'espèces avait des bases génétiques différentes. Les travaux futurs sur ce système aideront à mieux comprendre l'évolution de différents aspects de l'architecture génétique tel le nombre des gènes et la dominance. Nous avons aussi effectué plusieurs missions dans les îles de l'océan indien occidental où nous avons décrit plusieurs cas de spécialisation écologique fascinantes. Le cas le plus intéressant était la spécialisation de Drosophila yakuba sur les fruits toxiques de Morinda citrifolia à Mayotte. La disponibilité des outils génétiques avancés chez cette espèce offre une opportunité unique pour révéler les bases génomiques des interactions insecte-plante. Ensemble, ces travaux de recherche aideront à mieux comprendre les mécanismes de spéciation et de divergence des caractères chez la drosophile et peut-être au delà de ce modèle. Ils sont également accompagnés par des activités d'encadrement, d'enseignement, de collection et de diffusion au grand public des principes de la biologie de l'évolution.
Vous êtes conviés au pot qui suivra, au premier étage du bâtiment de botanique, côté cryptogamie.
