L'article d'Aurélien Miralles, ISYEB Muséum national d'Histoire naturelle ; Marine Grandgeorge, Université de Rennes1 & Michel Raymond Université de Montepllier vient de paraître dans Scientific Reports.

 

 

 

Une nouvelle étude portant sur les perceptions empathiques des personnes avec troubles du spectre de l’autisme envers les autres formes de vie suggère que leurs difficultés à interpréter les émotions d’autrui se limiteraient essentiellement aux situations entre êtres humains, et épargneraient celles impliquant les autres êtres vivants.

Plus nous sommes évolutivement proche d’une espèce, plus il nous est facile d’être en empathie avec elle. Ainsi pensons-nous mieux comprendre les émotions d’un singe que celles d’une souris, ou celles d’une souris que celles d’un poisson. Afin d’explorer ce phénomène, une équipe de chercheurs du Muséum national d’Histoire naturelle (ISYEB) et des Universités de Rennes 1 (laboratoire EthoS) et de Montpellier (ISEM) vient de publier dans la revue Scientific Reports une étude qui visait à explorer l'influence de la neurodiversité sur notre perception de la biodiversité.

Pour ce faire, les chercheurs ont comparé les perceptions au sein d’un groupe de participants présentant des troubles du spectre de l’autisme (TSA) à celles d’un groupe témoin reflétant la population générale. Les TSA (ex. Autisme typique, Syndrome d’Asperger) sont des troubles neurodéveloppementaux fréquemment caractérisés par des facultés empathiques amoindries. Nombre de personnes avec TSA peuvent par exemple présenter des difficultés à comprendre intuitivement les états émotionnels d’autrui, ou à percevoir les non-dits au cours d’une discussion. Cependant, en dépit des difficultés qu’elles peuvent rencontrer en termes d’interaction sociale et de réciprocité émotionnelle, diverses études attestent du fait qu’elles peuvent nouer de forts liens affectifs avec leurs animaux de compagnie.

La méthode employée par cette étude reposait sur un questionnaire photographique en ligne incluant divers organismes allant des plantes aux êtres humains, les participants devant faire des choix de préférences empathiques. Les résultats obtenus montrent que si les perceptions au sein du groupe avec TSA sont globalement similaires à celle de la population générale, le score de compréhension empathique que les personnes avec TSA attribuent à notre propre espèce sont très différents et étonnamment faibles...

 

  • Miralles, A., Grandgeorge, M., & Raymond, M. (2022). Self-perceived empathic abilities of people with autism towards living beings mostly differs for humans. Scientific Reports, 12(1), 6300. https://doi.org/10.1038/s41598-022-10353-2

 

voir aussi sur youtube la vidéo réalisée par le service de Communication scientifique de l'Université de Rennes1, Station biologique de Paimpont

M. Grandgeorge et A. Miralles analysent notre capacité d'empathie envers les autres êtres vivants

 

 

 

 

 

Publié le : 19/04/2022 10:38 - Mis à jour le : 10/05/2022 16:58