Humbertium covidum : Ce petit ver pourrait être la terreur de nos jardins

Humbertium covidum
Humbertium covidum
Jean Lou Justine de l’ISYEB interviewé par Camille Crosnier dans la rubrique Camille passe au vert, nous parle de cette nouvelle espèce de ver à tête de marteau venue d’Asie et potentiellement invasive : Humbertium covidum
Il ne mesure que 3 centimètres de long, mais ce petit ver tout noir à tête de marteau est un redoutable prédateur ! Humbertium covidum vient d’être décrit parJean-Lou Justine professeur ISYEB au Muséum national d’Histoire naturelle.
« Un ver de 2 à 3 cm de long, plat, allongé avec une tête plus large que le corps et pour particularité une couleur noire métallique brillant ».
Mais pourquoi ce nom en référence à l’épidémie de Covid-19 ? Tout simplement parce que les chercheurs ont travaillé sur cette nouvelle espèce pendant les confinements mais aussi car il ne leur a pas échappé non plus que ce ver vient d’Asie et qu’il a un potentiel à devenir dangereux et invasif… au même titre que le virus !
Et, même si nous ne savons rien du pays d’origine, la mondialisation et la circulation des marchandises l’ont amené jusque dans les jardins français et italiens.
Cet animal est probablement arrivé à la fois en France et en Italie par le transport de plantes en pot
Cette espèce potentiellement invasive a été signalée deux fois pour l’instant en France depuis 2019, dans les Pyrénées Atlantiques. Geneviève Rolland habitante de Billère, juste à côté de Pau, en a trouvé un dans son jardin et elle a immédiatement contacté le spécialiste Jean-Lou Justine pour lui faire part de cette surprenante découverte !
Le professeur a pu établir un portrait-robot de l’animal dans une récente étude. Sa présence a des conséquences sur tout l’équilibre de la biodiversité du sol concerné et des jardins peuvent être rapidement envahis par ces vers, comme en Italie par exemple.
A cette saison, la bête est discrète et bien planquée dans la terre, c’est au printemps qu’elle prendra l’air. Et alors si vous tombez dessus, attention surtout, pas touche ! Le professeur Jean-Lou Justine confirme :
Les bipaliinés sont capables de produire de la tétrodotoxine, un neurotoxique, donc je conseille de ne pas les toucher si on les trouve.
Si vous en repérez un chez vous, voici la marche à suivre : le prendre en photo puis l’écraser !
On a le droit de le tuer car c’est un animal envahissant qui ne devrait pas être dans le système écologique de nos sols explique le professeur Jean-Lou Justine. Geneviève Rolland elle, les « récolte et les envoie à des chercheurs, ça la débarrasse et en plus ça fait avancer la recherche !