Hervé le Guyader, Violaine Llaurens et Vincent Debat invités de la méthode scientifique du lundi 7 mars

 

• Hervé le Guyader : l’évolution permanente

Depuis sa première formulation par Charles Darwin, comment a évolué la théorie de l'évolution ? Comment la génétique s'est-elle jointe à cette théorie ? Quelles sont les autres disciplines scientifiques qui se sont rapprochées de la biologie évolutive ? Rencontre avec Hervé Le Guyader.

Donnez-moi un A comme Amibe, donnez-moi un Z comme zèbre, donnez-moi un T comme tardigrade, voilà choisies de façon arbitraire trois pièces énigmatiques de  l’immense puzzle du vivant.

Des premiers travaux de classification jusqu’à l’avènement de la génomique, la compréhension de l’évolution du vivant a peu à peu mis en évidence la diversité, la complexité et la fluidité des dynamiques évolutives, des dynamiques loin d’être rectiligne, ou tendues vers un but prédéfini comme nous le montre notre invité du jour dans son dernier ouvrage.

C’est lundi, c’est biologie et pour nous guider dans cette jungle de l’évolution, qui de plus indiqué qu’un héritier et continuateur de Charles Darwin ?

*"Hervé le Guyader : l’évolution permanente",* c’est l'abécédaire vivant que nous allons parcourir dans l’heure qui vient. Bienvenue dans la "Méthode scientifique" !

Hervé Le Guyader est professeur émérite de biologie évolutive à Sorbonne université et il est l’auteur de "Ma galerie de l’évolution - le vivant de A à Z" aux éditions du Pommier, un livre qui recueille ses chroniques dédiées à l’évolution parues dans le magazine Pour la science.

• LA METHODE SCIENTIFIQUE - LE REPORTAGE

 

Papillons Morpho de différentes espèces• Crédits : Alexandra Delbot

Rencontre avec Violaine Llaurens et Vincent Debat, chercheur.es à l’Institut de Systématique, Evolution, Biodiversité du Muséum National d’Histoire Naturelle à Paris. Leurs travaux, en collaboration avec Camille Leroy, démarrent d’une observation : les papillons Morpho de différentes espèces présentent des motifs bleus semblables sur leurs ailes lorsqu’ils vivent dans une même zone. La convergence de morphologie que ces chercheur.es ont mis en évidence à partir des spécimens de la collection du Muséum suggère qu’il doit se passer des phénomènes d’interférences reproductives, c'est-à-dire que les mâles pourraient se tromper de femelles. Pour répondre à cette question, ils sont partis sur le terrain au Pérou. Il s’avère que la convergence évolutive du motif des ailes entraîne aussi une divergence temporelle : les papillons des différentes espèces ne sortent pas à la même heure et donc n’ont en réalité par de risque de se croiser. Par Alexandra Delbot :

 

 

 

 

 

 

 

Le Roy, C., Roux, C., Authier, E. et al. Convergent morphology and divergent phenology promote the coexistence of Morpho butterfly species. Nat Commun 12, 7248 (2021). https://doi.org/10.1038/s41467-021-27549-1