La croissance apicale est commune chez les organismes filamenteux, comme les champignons (hyphae), les plantes (poils racinaires, protonema chez les mousses) et les algues (thallus filamenteux). Elle consiste en un allongement régulier, qui maintient la morphologie à l'apex. Le moteur de la croissance apicale est la différence de pression osmotique entre milieu intérieur et milieu extérieur (turgescence), et son interaction avec la paroi. Selon les lois de la physique, plus la courbure de la paroi est prononcée, moins forte est la pression locale (stress) perçue. Il est donc paradoxal que la croissance implique l'expansion de la paroi dans la partie arrondie de la cellule apicale, précisément là où la courbure est maximale. Les cellules étudiées jusqu'à présent - surtout celles des plantes - compensent le faible stress dans le dôme par un ramolissement localisé de la paroi. Nous avons étudié Ectocarpus, un représentant des algues brunes (Heterokonta), un clade éloigné de ceux des Plantae ou Fungi. Nos mesures, intégrées dans un modèle biophysique d'expansion de la paroi, montrent comment cet organisme met en oeuvre une solution alternative du paradoxe de la croissance apicale.
L’Institut de Systématique, Évolution, Biodiversité est une unité CNRS du Muséum national d’Histoire naturelle de Paris, ayant aussi pour tutelles l’Université Pierre et Marie Curie et l’Ecole Pratique des Hautes Etudes.
L’UMR 7205 a pour objectif de répondre aux questions concernant l’origine de la biodiversité, les modalités de diversification des espèces, la mise en place des communautés animales en lien avec l’évolution spatio-temporelle des taxons. L’unité est un des pôles européens de systématique et contribue de manière importante à la taxonomie et à la biologie de l’évolution. Les approches de systématique phylogénétique privilégiées par l’unité sont intégratives et ont amené la conception d’outils taxonomiques, moléculaires, génétiques, acoustiques, cytogénétiques, morphologiques et morphométriques.
L’Institut de Systématique, Évolution, Biodiversité (ISYEB) succède à l’OSEB depuis le 1er Janvier 2014. Les laboratoires de l’Institut se trouvent au Jardin des Plantes dans des bâtiments situés rue Buffon et rue Cuvier (Entomologie, Mammifères et Oiseaux, Malacologie, Botanique, Reptiles-Amphibiens, Géologie).